![]() l’EFSA veut limiter la consommation du CBD, un coup de frein historique pour le marché Article mis à jour le 17/09/2025 IntroductionLe cannabidiol (CBD), longtemps perçu comme un produit bien-être en plein essor, se retrouve aujourd’hui au cœur d’un débat brûlant en Europe. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) propose de restreindre sa consommation quotidienne à seulement 2 mg par adulte, un seuil jugé extrêmement bas comparé aux standards internationaux.
Cette annonce, motivée par le principe de précaution et des incertitudes scientifiques persistantes, pourrait bouleverser tout un marché : producteurs contraints de reformuler leurs produits, consommateurs désorientés et concurrence internationale avantagée. Entre volonté de protéger la santé publique et risque d’asphyxier une filière en pleine croissance, l’Europe se trouve à un tournant décisif dans sa gestion du CBD. Pourquoi l’EFSA propose 2 mg/jourEn septembre 2025, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a proposé de limiter la consommation quotidienne de cannabidiol (CBD) à 2 mg par adulte. Une recommandation jugée sévère, mais qui s’appuie sur une logique simple : l’incertitude scientifique.
Depuis plusieurs années, l’EFSA souligne le manque de données solides sur les effets à long terme du CBD, notamment sur le foie, la reproduction et les interactions médicamenteuses. Si certaines études cliniques, comme celles menées avec le médicament Epidyolex, montrent des risques d’atteintes hépatiques à fortes doses, il reste difficile de définir un seuil clair sans danger pour une consommation courante.
Face à ces zones d’ombre, l’EFSA applique le principe de précaution. Elle a choisi de retenir un facteur de sécurité de 400 (deux fois plus strict que la norme habituelle) pour fixer cette dose provisoire de 2 mg/jour. L’agence précise également que la consommation n’est pas considérée sûre pour les moins de 25 ans, les femmes enceintes ou allaitantes, et les personnes sous traitement médical.
En clair, l’Europe fait le choix de la prudence maximale : protéger la santé publique avant tout, quitte à restreindre fortement l’usage du CBD tant que la recherche n’aura pas apporté des preuves plus rassurantes. ![]() Une Europe stricte face au reste du mondeAvec sa limite fixée à 2 mg par jour, l’Europe adopte la position la plus restrictive au monde. À titre de comparaison, le Royaume-Uni recommande encore 10 mg/jour, la Suisse 12 mg/jour, l’Australie 60 mg/jour, et le Canada jusqu’à 150 à 200 mg/jour. L’écart est énorme : la dose tolérée par l’EFSA serait 50 à 100 fois plus basse que dans ces pays.
Cette divergence illustre deux philosophies opposées. D’un côté, l’Europe applique une prudence extrême, estimant que l’absence de preuves suffisantes justifie un seuil minimal. De l’autre, des pays comme le Canada s’appuient sur l’expérience de consommation réelle, où des millions d’utilisateurs n’ont pas généré d’alerte sanitaire majeure.
Du côté des industriels, la réaction est vive. L’UIVEC, l’EIHA ou encore le SPC dénoncent une mesure « déconnectée de la réalité », rappelant qu’en près d’une décennie, la consommation de CBD n’a pas entraîné de problème de santé publique notable. Selon eux, une limite à 2 mg rendrait la plupart des produits inutilisables, pousserait certains consommateurs vers un marché gris incontrôlé et freinerait lourdement l’innovation.
En résumé, l’Europe risque de fragiliser son industrie et de décourager l’investissement, pendant que ses concurrents internationaux continuent de développer des gammes variées et attractives. Et après ?Pour les consommateurs, cette proposition crée surtout de la confusion. Difficile d’imaginer qu’une dose de 2 mg (l’équivalent d’une fraction de goutte d’huile standard) puisse avoir un réel effet bien-être. Beaucoup craignent que cette limite ne prive le marché légal de sens, au profit d’achats sur des circuits parallèles moins sûrs.
L’avenir du CBD en Europe dépend désormais de la consultation publique ouverte jusqu’au 14 octobre 2025. Les entreprises, associations et experts sont invités à soumettre leurs données pour tenter de faire évoluer cette position. Deux scénarios se dessinent : soit l’EFSA maintient sa prudence extrême et la majorité des produits disparaissent, soit la mobilisation apporte assez d’éléments pour relever ce seuil et rapprocher l’Europe de ses voisins.
Au fond, le débat dépasse le simple chiffre. Il oppose une Europe qui privilégie la sécurité absolue, quitte à freiner un secteur en plein essor, à d’autres pays qui adoptent une vision plus pragmatique et économique. La décision finale, attendue dans les prochains mois, pourrait bien redessiner durablement l’avenir du CBD sur le continent. ConclusionLa proposition de l’EFSA de limiter le CBD à 2 mg par jour cristallise toutes les tensions : prudence scientifique d’un côté, enjeux économiques et attentes des consommateurs de l’autre. Si la démarche vise à protéger la santé publique, elle pourrait aussi freiner un marché en pleine expansion et fragiliser l’Europe face à ses concurrents.
Tout se jouera dans la consultation publique de 2025, où chaque donnée scientifique et chaque témoignage comptera pour influencer la décision finale. Une chose est sûre : le débat autour du CBD en Europe ne fait que commencer, et l’issue déterminera bien plus que des chiffres — elle dessinera l’avenir d’un secteur entier. CBD en Lumière : Lectures EssentiellesNotre coup de coeur ! |